Vendredi 18 mai

Alors que le « roadshow » de Facebook touche à sa fin, nombre d’analystes ne cachent pas leur scepticisme quant à la réelle valeur du réseau social. Rappelons que Facebook va entrer en piste sur les marchés financiers ce vendredi à l’occasion de son introduction en Bourse sur le Nasdaq. Et plus l’échéance approche, plus les spécialistes sortent du bois pour commenter l’entrée en Bourse la plus attendue de l’année et surtout la plus importante réalisée dans le secteur Internet.

Dernier épisode en date de cette introduction en Bourse, la jeune entreprise californienne a fait savoir hier qu'elle avait relevé la fourchette de prix de son action à 34 dollars-38 dollars contre 28 dollars-35dollars auparavant. Mais ayant conscience que cette levée de fonds rencontrera un grand succès, Facebook aurait décidé d'augmenter de 25% le nombre de titres mis sur le marché, ce qui pourrait lui permettre de lever jusqu'à 16 milliards de dollars lors de l'opération, selon des sources citées par 'Bloomberg'. Le groupe fondé et dirigé par Mark Zuckerberg va ainsi proposer 85 millions d'actions en plus des 422 millions de titres déjà mis sur le marché, selon des sources au fait du dossier.

Mais derrière cet événement de place, celui où il faut être obligatoirement présent, se pose la question de la valorisation du groupe. Si cette dernière paraît être superflue pour les profanes des arcanes de la finance, elle mérite qu’on y prête davantage attention.

Pour mémoire, Facebook a vu son bénéfice net fondre de 12% à 205 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 1,06 milliard d’euros en hausse de 45% à l’issue du premier trimestre 2012. Si cette dernière performance a de quoi faire pâlir n’importe quelle société, l’activité du réseau social a donc ralenti par rapport au trimestre précédent, où elle était en hausse de 55%.

Sur les 12 mois achevés au 31 mars dernier, le réseau social avait fait état d’un bénéfice de 972 millions de dollars pour un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars. Sur cette base et eu égard de la toute nouvelle fourchette d'introduction, la société californienne serait valorisée près de 100 fois ses bénéfices, 40 fois ceux qui sont espérés pour 2013 et 25 fois son chiffre d'affaires annuel. Des ratios qui donnent le tournis pour près de 80 % des gérants sondés il y a quelques jours par l'agence 'Bloomberg'. A titre de comparaison, les valeurs cotées sur le Nasdaq, où s'échangeront les actions Facebook ont une valorisation représentant moins de 20 fois leur bénéfice, dont 18,5 fois pour Google, l’autre géant du secteur, qui doit voir d’un mauvais œil cette nouvelle arrivée sur ses plates-bandes.

Alors, les spécialistes n’occultent aucunement leurs doutes sur la performance de la jeune entreprise californienne. Des ratios élevés mais qui sont la pure illustration des nombreux espoirs que fondent les opérateurs sur le futur de la jeune pousse Internet. Quitte à ceux qu’ils soient en total décalage avec ses fondamentaux…

D’autant plus que l’on apprend ce mercredi que Général Motors, autre entrée en Bourse la plus importante de la Bourse américaine, tournait le dos à son ami Facebook. Le constructeur automobile américain a fait savoir qu'il n'achèterait plus d'espaces publicitaires sur le réseau social, estimant que ces annonces n'avaient que « peu d'impact sur les consommateurs ». Une nouvelle qui fait un peu tâche mais qui reste au stade d’ « épiphénomène » dans le processus d’introduction de la star du moment. Elle met en lumière concrètement les questions que se posent bon nombre d'annonceurs sur l'efficacité de ce média alors que les derniers résultats financiers font état d'un ralentissement de la croissance des recettes publicitaires, de coûts en hausse, et d'une médiocre monétisation de l'internet mobile, par lequel transite une part croissante du trafic du site.

Mais les aficionados du dossier semblent faire fi de ce « couac » tant cette entrée en Bourse est celle qu’il ne faut pas rater sous aucun prétexte. La demande des investisseurs est tellement forte que, si toutes les actions sont achetées, l'entrée en Bourse de Facebook sera la troisième plus importante de l'histoire de la Bourse américaine, après Visa et General Motors…Le défi est donc lancé, surtout aux analystes qui sous-entendent que cette « IPO » n’est basée que sur du vent. Alors, il reste plus qu’à patienter deux jours pour savoir si le succès tant attendu sera bien bel et bien au rendez-vous.

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