Vendredi 15 juin

Carrefour réorganise ses rayons de son supermarché mondial. Le géant français de la grande distribution derrière Wal-Mart, a décidé de tirer sa révérence de Grèce compte tenu du « contexte économique grec ». Un retrait qui intervient seulement trois jours avant des élections cruciales pour le destin d’un pays en difficulté.

Carrefour a ainsi convenu avec le groupe Marinopoulos de lui confier la gestion des opérations de Carrefour Marinopoulos (Grèce et Chypre). Le groupe français va ainsi céder sa participation dans la filiale commune, estimant que Marinopoulos est le mieux placé pour en assurer le pilotage dans le contexte actuel.

Dans le cadre de cette réorganisation, Carrefour devrait enregistrer une charge (essentiellement non-cash) d’environ 220 millions d’euros « au titre d’activités non poursuivies » a-t-il averti dans son communiqué.

Carrefour Marinopoulos deviendra ainsi le franchisé exclusif de la marque Carrefour en Grèce, à Chypre, en Bulgarie et en Albanie ainsi que dans d’autres pays des Balkans.

Si le groupe se désengage de Grèce, Carrefour n’a pas décidé pour autant d’arrêter sa conquête de parts de marchés à travers le monde. Le groupe français reste toujours à l’affut de la moindre opportunité notamment dans les zones à forte croissance. Jeudi soir, Carrefour a annoncé le rachat par Carrefour Argentine de 129 magasins EKI, dont 110 magasins de proximité et 19 petits supermarchés. Avec cette acquisition, le groupe français compte ainsi renforcer sa position « de leader » en Argentine et élargir son réseau de magasins de proximité.

Carrefour se doit de chercher de la croissance là où elle se trouve alors que le premier distributeur européen, perd des parts de marché en France, boudé par les consommateurs en raison de sa mauvaise image en terme de prix. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, ce sont les distributeurs indépendants comme Leclerc et Intermarché qui profitent de cet accès de faiblesse. En Europe du Sud, c’est le contexte économique qui met en difficulté Carrefour alors que la consommation des ménages est au plus bas… Le groupe souffre ainsi de sa forte exposition en Europe du sud alors qu’il est très peu présent dans le nord du Vieux Continent, moins ébranlé par la conjoncture économique… D’autant plus que la scission de Dia prive Carrefour de revenus non négligeable, le hard discount ayant la cote en ces temps difficiles.

Et ces difficultés étaient visibles dans les comptes 2011. Carrefour avait fait état d'un résultat opérationnel courant en repli de 19% sur l'année écoulée, en bas de fourchette initiale pour un bénéfice net part du groupe de en baisse de 14,3% à 371 millions d’euros. Pour préserver sa trésorerie, mise à mal par la chute de ses résultats, Carrefour se devait de limiter à 11 seulement cette année le nombre de magasins adaptés au format Planet et il gèlera ensuite leur déploiement. C’est le signe d’un cuisant échec. Présenté comme la pierre angulaire du redressement de Carrefour, le concept « Carrefour Planet », nouveau format d’hypermarché destiné aux centre-villes devait être déployé sur 2012 « de manière pragmatique, pays par pays, en tenant compte des conditions macroéconomiques existantes et sa politique sélective d'allocation des investissements ». Mais le défi était de taille et le groupe Carrefour a préféré jeter l’éponge au lieu d’essuyer les plâtres. A la fin 2012, Carrefour devrait donc compter seulement 92 Planet au total, contre 221 transformations et 243 simples « rénovations » prévues d'ici à la fin 2013. Alors, pour limiter la case et ainsi tenter de redresser la barre, le groupe est contraint d’utiliser sa trésorerie comme variable d’ajustement. Ainsi, Carrefour ramènera ses investissements entre 1,6 et 1,7 milliard d'euros cette année, contre 2,3 milliards en 2011.

Des problèmes hérités de l’ère Lars Olofsson qui vont être difficiles à résoudre... C’est que son bilan à la tête du numéro deux mondial de la grande distribution a été des moins reluisants depuis qu'il avait pris ses rênes au début de l'année 2009. Carrefour a publié cinq avertissements sur résultats en l'espace d'un an, le dernier remontant à… octobre 2011 avec un sixième qui n’était pas loin en début d’année. Alors, la communauté financière fonde tous ses espoirs sur Georges Plassat, le nouvel homme fort de Carrefour. Sa solide expérience dans l'industrie de la distribution devrait inverser la tendance d’un groupe qui est en perte de vitesse. Pour certains, l’ancien patron de Vivarte, apparaît comme le messie tant le chantier laissé par Lars Olosfson est dantesque. Des changements radicaux devraient être au programme. Mais lesquels ? On ne connaît pas encore avec exactitude la feuille de route de Plassat pour redresser la barre… Mais on se doute qu’il ne prendra pas des gants pour rétablir la confiance du Marché sur ce dossier.

C’est que l’action de la société est l’une de celle qui a le plus baissé en 2011 au point de ne représenter plus qu’une capitalisation boursière de 9,61 milliards d’euros. Avec tous les avertissements sur résultats qui se sont succédés sur l’année écoulée et le manque de visibilité concernant la stratégie du groupe, les investisseurs ne pouvaient que se montrer méfiants et se délester de leurs titres. Sous les 14 euros, l’action Carrefour se traite sur les plus bas de plus de…15 ans. Avec l’arrivée de Georges Plassat aux manettes de Carrefour, tous les espoirs sont permis, même de voir le cours de Bourse retrouver de l’entrain…

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