Jeudi 07 février

Ben Verwaayen ne sera plus aux rênes d'Alcatel-Lucent dans les mois qui vont suivre… Ce départ marquera-t-il le début d’une période de transition pour le groupe ? Après avoir accusé une perte plus lourde que prévu en 2012, Alcatel-Lucent a fait le choix de ne pas renouveler son directeur général à son poste en mai prochain.

C’est que les derniers chiffres de l’équipementier télécom sont très loin d’être au beau fixe. L’année 2012 s’est soldée sur une lourde perte nette de 1,372 milliard d'euros. Et pourtant l’année 2011 s’était achevée dans le vert avec un bénéfice net de 868 millions d'euros, une première depuis la fusion avec Lucent en 2006. Retour aux pertes donc pour Alcatel-Lucent… Le groupe explique notamment enregistré une charge pour dépréciation d'actifs de 1,408 milliards d'euros. Mais cette écriture ne se traduira pas par une sortie de fonds.

Les revenus se sont élevés à 4,096 milliards d'euros, en baisse de 1,3%. Comme les autres équipementiers télécoms, le groupe franco-américain est tributaire de la politique d'investissement des opérateurs de téléphonie. En Europe, les facturations du groupe se sont contractées de 16%. Mais l’impact demeure quelque peu limité, le groupe ne réalise que près d’un quart de ses ventes totales sur le vieux continent. Ailleurs, la demande reste quelque peu au rendez-vous mais en Asie, principalement en Chine, les équipementiers avaient indiqué début 2012 qu'ils allaient mettre en sommeil leurs dépenses pour les reprendre au second semestre avec notamment le développement de la 4G. Pour l'ensemble de l'exercice, l'équipementier télécoms a dégagé un chiffre d'affaires en baisse de 5,7% à 14,446 milliards d'euros. Alors pour faire face à la faiblesse de la demande mondiale, Alcatel-Lucent avait annoncé fin juillet dernier un nouveau plan d'économies qui passera en outre, par la suppression d'environ 5 000 postes. Ben Verwaayen a donc pris le taureau par les cornes et annoncé le plan « Programme Performance ». Ce programme sera destiné à accélérer la transformation du groupe avec 1,25 milliard d'euros d’économies à la clé d'ici la fin 2013. Les efforts du groupe pour limiter sa structure de coûts ont été quelque peu probants. Sur le quatrième trimestre, le bénéfice opérationnel ajusté reste positif à hauteur de 117 millions d'euros, représentant 2,9% des revenus, à comparer avec un bénéfice de 279 millions d'euros, représentant 6,7% des revenus, au quatrième trimestre 2011.

Le groupe franco-américain a tout fait pour se refaire une réputation auprès du Marché. Mais l’inquiétude sur la solidité de la structure du groupe reste très prégnante chez les investisseurs. La mise au vert des comptes en 2011, laissait à croire que la « recovery » du groupe était bien en marche. Depuis sa prise de fonction en 2008, Ben Verwaayen avait fait la promesse à ce qu’Alcatel-Lucent devienne une entreprise « normale ». Sans grand succès alors que le groupe ne s’est pas aventuré à donner le moindre indice quant à ses ambitions sur 2013.

Le dirigeant va laisser une entreprise qui est encore fragile. Mais les derniers chiffres du quatrième trimestre laissent à penser que le groupe est sur la bonne voie. Le groupe a récemment reçu l’appui de Credit Suisse et Goldman Sachs portant sur des facilités de crédit de premier rang, garanties, d`un montant global de 1,615 milliard d`euros. Cet accord de financement est destiné à renforcer un bilan bien précaire de l’équipementier télécom…Dans les documents fournis aux créanciers, le groupe avait précisé qu'il visait pour 2015 une marge brute estimée entre 35% et 37% et une marge opérationnelle ajustée entre 6% et 9%. Alcatel-Lucent a souligné que l'opération lui permettait « de gérer et d'adapter ses activités aux marchés actuels ». Sur le front boursier, difficile de suivre Alcatel-Lucent sans avoir le cœur bien accroché, le titre est encore sujet à des mouvements erratiques tant que la situation ne s’est pas franchement normalisée. Depuis le début de l'année, le dossier s’est apprécié de près de 38%.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Découvrez le rapport mensuel des gestions pilotées de Meilleurtaux Placement
    05/04/2024
  • visuel-morning
    La valeur à la traîne : ATOS
    12/04/2024
  • visuel-morning
    Vers la fin de l’avantage fiscal des donations démembrées ?
    26/01/2024
  • visuel-morning
    SCPI : après les baisses de 2023, qu’attendre de 2024 ?
    22/02/2024
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt