Vendredi 20 juillet

Forte poussé de fièvre sur les taux des emprunts d'Etat espagnols qui franchissent le seuil critique des 7%, sous l'effet des inquiétudes concernant le plan de sauvetage du secteur bancaire du pays.

Alors que l’indice Ibex 35 décroche de 4,2% à Madrid, le taux de l'obligation espagnole à dix ans s’envole de 17 points de base, à 7,18%. Le spread, c'est-à-dire l’écart de la prime demandée par les investisseurs pour détenir de la dette espagnole au lieu des Bunds allemands a atteint un record depuis la création de l'euro, à 589 points de base.

Parallèlement, les obligations d'Etat italiennes sont elles aussi contaminées par cette poussé de fièvre sur les obligations espagnoles et voient leurs rendements bondir de 17 points pour s’installer à 6,15%. D'autre part, le spread avec l’Allemagne se creuse, à 489 points de base, proche également de son plus haut historique.

Si l'Eurogroupe vient officiellement d'approuver le plan de soutien au secteur bancaire espagnol, (dont le montant total pourrait atteindre 100 milliards d'euros), les inquiétudes persistent concernant le sauvetage du secteur bancaire, alors que le MES, censé recapitaliser les banques en difficulté, ne sera pas opérationnel avant septembre 2012.

Outre la fragilité du secteur bancaire, l'état précaire des finances des régions espagnoles préoccupe également les marchés alors que le gouvernement espagnol vient d’ abaisser ses prévisions de croissance, tablant sur une poursuite de la récession en 2013, tandis que la communauté autonome de Valence a demandé une aide financière à Madrid.

Au dessus de 7%, l’Espagne ne pourra pas continuer longtemps à emprunter à des taux aussi élevés. On l’a constaté hier, lorsqu’elle a levé moins de 3 milliards d'euros, à 2 ans, 5 ans et 7 ans à des taux punitifs. Pour la levée à 7 ans, le taux était s’est envolé au delà des 6.8% contre 4.80% pour une levée équivalente en février, signe de la perte de crédibilité du pays quant à sa capacité à maitriser la trajectoire de sa dette.

En somme, les milliards d'euros économisés par une austérité de plus en plus rudes sont engloutis instantanément dans les paiements d'intérêt, principal poste de dépense qui continue de gonfler la dette publique du pays.

En conséquence, le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur les obligations d'Etat espagnoles et italiennes s'inscrit lui aussi en nette hausse. La prime du CDS à cinq ans de l'Espagne monte de 23 points de base à 599 points de base, tandis que celle de l'Italie augmente de 17 points de base à 520 points de base. Cela signifie qu'il faut payer en moyenne 599 000 dollars par an pour assurer 10 millions de dollars de dette émise par l'Espagne contre un risque de défaut.

Regain d’aversion au risque oblige, les investisseurs se précipitent vers les actifs jugés plus sûrs. Les Bunds s'approchent de leurs plus hauts niveaux historiques avec un taux à dix ans qui s’inscrit à 1,16% alors que parallèlement le contrat de septembre sur le Bund avance de 0,64 point à 145,79. Même tendance sur les obligations françaises, dont les taux s’inscrivent à 2,04% au plus bas depuis la création de l'euro.

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