Intronisé le 20 mars dernier, le nouveau gouverneur de la banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a décidé de marquer les esprits. La BOJ veut ni plus ni moins doubler la base monétaire d'ici à fin 2014.
Un objectif très ambitieux qui nécessite de mobiliser toutes les armes non conventionnelles. Les mots choisis par le nouveau gouverneur ont d’ailleurs une portée forte, des mots qui soulignent la détermination de la BOJ à faciliter les prêts d'argent aux particuliers et aux entreprises afin de soutenir l'activité : "Nous sommes résolus à prendre toutes les mesures que nous pouvons envisager afin d'atteindre dans un délai d'environ deux ans l'objectif d'inflation de 2% qui correspond à la stabilité des prix" a déclaré M. Kuroda lors de sa première conférence de presse.
En qualifiant de "sans précédent" l'ampleur des outils employés, le comité de politique monétaire a par ailleurs affirmé qu’il fera tout pour atteindre son objectif de 2% d'inflation, quitte a accélérer encore la cadence sur la planche à billet.
"Nous avons pris les dispositions requises pour le moment, mais l'économie et les finances sont des choses vivantes et nous n'hésiterons pas, en temps voulu, à prendre d'autres mesures qui s'avèreraient nécessaires", a-t-il déclaré. Il a par ailleurs précisé que, "plutôt que de faire les choses progressivement", la BOJ plaide pour que "tous les moyens disponibles pour atteindre 2% d'inflation soient pris à un stade précoce".
Une chose est sure, les marchés croient sur parole le nouveau gouverneur de la BOJ. La réaction est immédiate et de grande ampleur. La devise nipponne dévisse de l’ordre de 2,5% face à l’ensemble de ses contreparties. En conséquence, le dollar bondit de 2,73%, à 95,46 yens. L’euro grimpe de 2,47% face au yen, à 122,31 yens.
La monnaie unique de son coté est pénalisée par la publication du PMI composite de la zone euro qui est ressorti à seulement 46,5 en mars, contre 47,9 en février. L’euro se déprécie de 0,5% face au billet vert pour se négocier sous les 1,28$, à 1,2777$