Jeudi 06 mars

L’euro s’envole face au yen et face au dollar pour culminer à ses plus hauts niveaux de l’année, dans le sillage de la BCE qui a opté pour le statu quo en laissant son taux directeur inchangé à 0,25%.

La devise européenne bondit de 1,51% pour s’échanger à 142,71 yens et progresse de 0,82% face au dollar, pour se hisser au dessus des 1,38$, à 1,3843$. L’euro vient ainsi de franchir des records de hauteur sur 52 semaines, à la fois contre l’euro et le dollar. Contre le sterling, l’euro progresse également de 0,75% à 0,8274.

La monnaie unique est portée par la conférence de presse de Mario Draghi, le patron de la BCE qui a confirmé que les taux resteront à leurs niveaux actuels ou inférieurs pendant une période prolongée. Sans surprise, la politique monétaire va donc rester accommodante dans un contexte qui reste atone concernant les évolutions monétaires et de crédit. La BCE n’exclut pas par ailleurs de prendre des mesures supplémentaires si nécessaire. Si la reprise devrait se poursuivre à un rythme faible, la situation macroéconomique va dans la bonne direction, la BCE ayant relevé très légèrement sa prévision de croissance du PIB de la zone euro en 2014 qui passe de 1,1% à 1,2%.

Au plus haut depuis 2011, les données PMI de Markit dévoilées la veille pour la zone euro, laissent en effet penser que la situation économique s’améliore, mais la reprise n’est pas suffisamment solide pour justifier un durcissement de la politique monétaire. Le dernier point abordé lors de cette conférence, et non des moindres, portait sur la pertinence de stériliser ou pas les rachats d’actifs. Or Draghi a été clair sur ce point. Pour lui, « il n'est pas justifié de ne plus stériliser les achats obligataires du programme ».

Pour rappel, la BCE se réserve le droit, via le programme OMT, de racheter directement sur le marché des obligations souveraines de pays en difficultés. Conformément à la volonté de l’Allemagne, ces achats sont censés être stérilisés, c'est-à-dire que par un jeu d’écriture, la monnaie créée pour racheter les obligations doit être « effacée » ou retirée du système. Plusieurs techniques de stérilisation sont possibles, comme vendre des actifs, ou encore augmenter le ratio de réserves obligatoire pour inciter les banques à déposer leurs liquidités.

Quoi qu’il en soit, la stérilisation de ces interventions, chère à l’Allemagne permet d’éviter un surplus de liquidités. Car pour Berlin, un excès de liquidités peut potentiellement déstabiliser le système financier, en alimentant l’inflation. Or, à 0,8%, l’inflation est basse, trop basse même, au point même d'évoquer régulièrement le spectre de la déflation.

La stérilisation permettant de limiter la quantité de monnaie en circulation, l’euro a vivement réagi à la nouvelle. Car moins de monnaie en circulation, signifie plus de rareté, ce qui augmente mécaniquement la valeur de la monnaie. De quoi propulser l’euro au plus haut de l’année face au dollar et face au yen.

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