Avis de tempête sur le titre BNP Paribas (BNP.FR) qui dégringole de 4,54% à 50,25 euros, plombé par la perspective d’une amende record qui pourrait dépasser les 10 milliards de dollars
Selon le Wall Street Journal, la banque française pourrait devoir payer plus de 10 milliards de dollars pour mettre un terme à l'enquête pénale des autorités américaines concernant des violations présumées des sanctions économiques des Etats-Unis à l'encontre de plusieurs pays comme l'Iran, Cuba ou le Soudan.
Plus précisément, les autorités américaines accusent BNP Paribas d'avoir violé, entre 2002 et 2009, l'embargo économique décrété par Washington contre des pays comme l'Iran, le Soudan et Cuba. La banque dissimulait l'origine des transactions avec l'Iran, en les faisant transiter par des chambres de compensation aux Etats-Unis, après avoir pris soin de retirer les codes pays qui les identifiaient.
Washington n’a guère apprécié ce tour de passe-passe et pourrait infliger à la banque française l’une des plus lourdes amendes jamais infligées à une banque.
Pourtant, l’amende de 10 milliards de dollars, malgré son montant pharaonique n’est pas le pire des scénarios pour la banque française. En effet les autorités américaines songeraient à une éventuelle interdiction temporaire pour la banque française d'opérer des transactions en dollars via son antenne américaine, dans le cadre du règlement de l'affaire, ce qui priverait la banque de tout un pan de son métier.
Les analystes redoutent qu'un accord sur une telle somme pèse lourdement sur les ratios de fonds propres de la banque. "Une telle amende ferait baisser le ratio "common equity Tier One" (noyau dur des fonds propres de base,) du premier trimestre à 9,5% et aurait un impact de 5 euros sur la juste valeur de l'action", estiment les analystes de Citi Research dans une note publiée vendredi.
"Au-delà des incertitudes sur l'éventuelle amende, il reste à déterminer les points clés que sont les types de sanctions qui pourraient être infligées et l'impact sur la capacité opérationnelle de BNP Paribas", ajoutent-ils.
Alors que les conclusions de l'enquête, qui aura duré plusieurs années, seront probablement connues dans quelques semaines, la banque française tente de son côté d'amener les négociateurs américains à accepter le principe d'une pénalité inférieure à 8 milliards de dollars, mais la partie est loin d’être gagnée pour BNP.