Jeudi 04 septembre

Toujours plus bas ! La faiblesse des taux consentis par les marchés pour prêter à la France a de quoi impressionner au vu du marasme économique dans lequel l’hexagone n’arrive pas à s’extirper.

Paris vient en effet de placer 9 milliards d’euros, à des taux historiquement bas, dont 4,29 mds d'euros d'OAT à échéance novembre 2024. Avec un constat, le rendement pour cette maturité à 10 ans s’est effondré. Le taux moyen s’inscrit à 1,32% contre un taux de 1,77% pour l’opération réalisée le 3 juillet dernier.

La France a également levé pour 3,55 mds d'euros d'OAT à échéance mai 2030. Là encore, le taux moyen est en chute libre ! Preuve en est, les marchés ont accepté un taux de seulement 1,92% pour une maturité de 15 ans alors qu’ils exigeaient encore un coupon de 2,38% le 3 juillet.

Cerise sur le gâteau, le trésor a également levé 1,15 md d'euros d'OAT arrivant à échéance en mai 2045. Pour cette obligation à 30 ans, le taux moyen tombe sous la barre des 3%, à seulement 2,37%... une baisse d’autant plus vertigineuse si on l’a compare à la précédente opération où le trésor avait consenti un rendement de 3,19% le 3 avril dernier.

Quelle que soit la maturité, force est de constater que les coûts d'emprunt tombent à des points bas records pour cette adjudication. Pourtant, aucune bonne nouvelle ne vient légitimer cet engouement pour la dette française. Croissance en berne, chômage qui augmente inexorablement, inflation désespérément basse…A ce triste constat s’ajoute, un secret de polichinelle : La France n’atteindra pas ses objectifs de réduction des déficits cette année.

Mieux encore, le ministre des Finances Michel Sapin a admis la veille dans un entretien à l’AFP que l'objectif de réaliser 21 milliards d'économies dans les dépenses publiques en 2015 risquait d'être revu à la baisse, en raison d'une inflation trop faible, car « On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible. » Un aveu d’impuissance face à la faiblesse de l’inflation à trois semaines de la présentation du projet de budget pour 2015.

Et pourtant, au vu des taux exigés par les investisseurs, les marchés ont une confiance aveugle dans la qualité de signature de la France. Tout simplement parce que ce n’est pas l’état de santé de l’économie française qui détermine les couts d’emprunts. C’est la politique menée par la BCE, et surtout l’espoir qu’elle procède à un assouplissement quantitatif en rachetant par exemple de la dette publique qui alimente cette frénésie d’achat.

D’ailleurs, la France n’est pas le seul pays à profiter des couts d’emprunts aussi bas. L’Allemagne, mais aussi les Pays-Bas ou encore l’Italie ont vu leurs rendements à deux ans passer en territoire négatif à la veille de la réunion de la BCE. En clair, les investisseurs sont prêts à payer une prime pour détenir de la dette souveraine européenne. A moins d’avoir une confiance aveugle dans la zone euro, c’est bien la traduction d’une anticipation d’un QE à l’américaine sur laquelle le marché spécule.

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